Dans à peu près tous les états dits démocratiques, on propose deux sensibilités politiques qui sous des noms différents représentent d’un côté le capitalisme, de l’autre le socialisme. Les systèmes socialistes et communistes pensent que de répartir les richesses uniformément est le système idéal : que c’est en prenant aux riches pour donner aux pauvres qu’il y a aura plus de justice. Le capitalisme pense qu’il faut rémunérer le travail, que celui qui travaille plus à droit à plus de reconnaissance et qu’elle se donne par la richesse. Les uns et les autres démontrent qu’ils ont de bonnes idées, mais que ce n’est pas la panacée. Nous sommes tous plus ou moins conscient à l’heure actuelle que nous avons besoin d’un nouveau projet de société, que le capitalisme vit ses derniers soubresauts, parce qu’il risque de nous mener à la ruine, parce que si nous avons d’un côté le capital et pas de circuit économique pour faire fructifier ce capital, il s’effondrera de lui-même, et si il n’y a plus de capital que répartira-t-on ? La pauvreté ?
Comment vouloir faire évoluer une société alors que nous ne sommes qu’un pays de 63 millions de citoyens face à une mondialisation de plus de 6 milliards, ce qui représente environ 1% de la population mondiale.
De plus nous avons vu que malgré leur bonne volonté, les chefs d’états ont été incapables face à la crise économique de réguler et de moraliser la finance. D’autres critères incontournables interviennent, à commencer par ceux qui nous lient à l’Union Européenne, que nous devons maintenir, sans oublier les contraintes administratives et économiques existantes.
Capitalisme d’un côté, socialisme de l’autre ? Mais la finance a pris le pas sur la politique. Les lois adaptent l’éthique à l’économie et non le contraire. L’homme politique c’est au fil des années transformé en patron d’une entreprise prenant l’eau de toutes parts. L’éthique est devenue fluctuante comme la monnaie. Nos valeurs morales ont changé, nos comportements aussi.
Imaginer une « nouvelle société » serait utopique et d’une redoutable naïveté, mais pourquoi ne peut-on imaginer un système réformiste ayant pour objectif la modification des institutions sociales, économiques et politiques en utilisant les procédures et moyens légaux et en procédant par paliers successifs non brutaux pour arriver à moyen terme - dix ans - à un développement soutenable et durable, en tenant compte de notre environnement et de nos besoins matériels, mais aussi cherchant à favoriser la pleine réalisation de l’être humain.
On parle de répartition, de solidarité, mais ce sont des mots vains, parce que le système actuel veut à tout prix séparer le social du capital. Que répartira-t-on si il n’y a pas de capital ? La pauvreté ? Capitalisme d’un côté, socialisme de l’autre ? Pourquoi ne pas travailler sur l’idée d’une société réformée que j’appelle la « société solidaire ».
Reprenant les exigences des éléments suivants du développement durable :
- un système politique qui assure la participation effective des citoyens à la prise de décisions,
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avec un gouvernement élu et non nommé
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la participation des syndicats représentant la société civile et pas seulement les salariés.
- un système économique capable de dégager des excédents et de créer des compétences techniques sur une base soutenue et autonome,
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avec une réorganisation des charges sociales et des impôts
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avec le droit au travail
- un système social capable de trouver des solutions aux tensions nées d’un développement déséquilibré,
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Application d’un seuil de « tolérabilité » ou « niveau de vie tolérable », remplaçant le calcul du seuil de pauvreté afin de pouvoir calculer le « pouvoir d’acheter »
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Application d’une reconnaissance sociale pour tous
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Application d’un système éducatif regroupant
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Le portefeuille de compétences
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Le DIF (Droit Individuel à la Formation) qui donne la possibilité de se former tout au long de sa vie et non seulement de son parcours professionnel).
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La VAE (Validation des Acquis de l’Expérience) devenant la VAC (Validation des acquis des Compétences)
- un système de production qui respecte l’obligation de préserver la base écologique en vue du développement,
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avec des industries fonctionnant en symbiose capables de transformer leurs pollutions en matières premières
- un système technologique toujours à l’affût de solutions nouvelles,
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grâce à un système universitaire incluant la recherche de pointe
- un système administratif souple capable de s’auto-corriger. »
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grâce à une véritable délocalisation au niveau régional
S’il fallait définir la société solidaire par une phrase se serait : « Par la consommation nous sommes solidaires du monde, mais avec la possibilité de décider individuellement du choix de notre parcours de vie selon nos capacités, nos compétences, nos besoins et nos envies »
Pour résoudre une crise de l’ampleur internationale comme celle que nous vivons, il nous faut être INNOVATEUR, CREATEUR, REFORMISTE. Actuellement, lorsqu’on parle d’innovation, on pense immédiatement inventions techniques, prise de parts de marché, économie et taux de croissance. La nouveauté n’est pas forcément une « denrée »de plus de la société de consommation inventée pour consommer. Il nous faut créer de nouveaux objectifs, un nouveau mode de pensée et de vie. Ne pas avoir peur du changement, des objections. Il y aura toujours des critiques et elles sont plus que nécessaires. Elles sont vitales. Cela signifie que, premièrement on est écouté, deuxièmement, qu’on intéresse, troisièmement, que le sujet peut être amélioré. Que ceux qui nous écoutent ne sont pas indifférents au sujet.
C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous serons une grande nation respectée.